Alors que tout·e architecte préférerait se faire connaître et reconnaître pour la qualité de son travail, la catégorie « femme architecte » semble de plus en plus employée. Dans l’exercice du métier d’architecte, le marqueur se situe du côté des femmes. Alors que les hommes continuent de représenter le général, l’étalon neutre ou l’universel et n’ont pas besoin d’être nommés, les femmes sont renvoyées à leur sexe. Néanmoins, être appelé « femme architecte » est aussi une revendication pour rendre compte des difficultés genrées quant à la pratique de ce métier.
Nathalie Lapeyre et Anne Labroille reviennent sur les processus de différenciation entre les sexes à l’œuvre dans le milieu de l’architecture. Elles y décrivent certains des multiples mécanismes qui s’entrecroisent et qui produisent les hiérarchisations entre praticien·nes. Elles incitent à prendre la mesure de ces inégalités par la production de données précises et objectivables. Les échanges montrent comment la sensibilisation et la valorisation de l’existence de figures féminines en architecture participent d’une identification possible et souhaitable.
Émission proposée et animée par
Stéphanie Dadour et Nadine Roudil
Montage audio
Éric Maestri
Remerciements
La rédaction remercie Barbara Carlotti pour l’utilisation, à titre gracieux, du morceau « Voir les étoiles tomber », extrait de l’album Magnétique, comme générique de l’émission
Bibliographie
- Archigraphie. 2020. Observatoire de la profession d’architecte. Conseil national de l’Ordre des architectes.
- Lapeyre, N. 2006. Les Professions face aux enjeux de la féminisation, Toulouse : Éditions Octarès, « Travail et Activités humaines ».
- Mathieu, N.-C. L’Anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe, Paris, Côté-Femmes, 1991.