Considérer l’inscription des femmes dans les mouvements sociaux et plus particulièrement dans ceux des squats féministes d’obédience anarchiste ou des gilets jaunes permet de replacer l’engagement militant des femmes dans le temps long des contestations sociales.
Néanmoins, une représentation persiste. Celle du caractère inattendu, voire extraordinaire de la présence des femmes dans ces mouvements. Elle s’accompagne pourtant d’une remarque tout autant paradoxale, celle de l’importance de leur nombre dans les grands actes de contestation contemporains associée à la diversité de leurs positionnements et points de vue socialement situés.
Dans cet épisode, Édith Gaillard nous aide à décortiquer le processus de naturalisation qui efface la présence et le rôle des femmes dans les mouvements sociaux autres que ceux du care, auxquels, dans l’imaginaire collectif, elles sont facilement rattachées.
Une écriture des événements qui tend à invisibiliser les femmes au profit des contestations masculines constitue alors une arme de domination, qu’il convient de comprendre tant il s’agit d’un processus contribuant à nier l’existence des femmes dans certains combats politiques.
Au contraire, l’engagement militant des femmes dans les luttes récentes permet d’affirmer un autre possible, mais aussi de construire d’autres modes d’agir en vue d’une vie plus libre pour celles et ceux qui s’y engagent.
Bibliographie
- d’Eaubonne, F. 2020 [1974]. Le Féminisme ou la mort. Femmes en mouvement, Paris : Le Passager clandestin,
- Gaillard, É. 2021. « Les femmes Gilets jaunes : un écologisme des pauvres ? », Écologie & Politique, n° 62, p. 83-96.
- Graeber, D. 2018. Bullshit Jobs, Paris : Les liens qui libèrent.
Émission proposée et animée par
Stéphanie Dadour et Nadine Roudil
Montage audio
Éric Maestri
Remerciements
La rédaction remercie Barbara Carlotti pour l’utilisation, à titre gracieux, du morceau « Voir les étoiles tomber », extrait de l’album Magnétique, comme générique de l’émission
