Fin 2024, une minorité de Français avait accès au tri à la source des biodéchets, selon Le Monde [1] ; près de la moitié de la population, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). Que le verre soit jugé à moitié vide ou à moitié plein, une nouvelle sémantique traverse la gestion des déchets, des ministères aux collectivités : le tri, qui était présenté comme une étape indispensable au recyclage dans les années 1990, est désormais évoqué comme une fin, une solution à laquelle les usagers doivent accéder. Ce glissement est le signe d’une préoccupation pour la baisse des tonnages pris en charge par les incinérateurs et les centres d’enfouissement ; mais il pourrait également être révélateur d’une difficulté des institutions à prendre en considération les ressources, matérielles ou immatérielles, contenues dans les biodéchets alimentaires des ménages [2]. Le service public de gestion des biodéchets semble peiner à se transformer en service de gestion de la ressource. Si l’on admet que le tri à la source ne saurait être une fin, de quoi est-il aujourd’hui et pourrait-il être, à l’avenir, le moyen ?
Réduction ou tri des biodéchets, massification ou proximité : une législation ambiguë
En France, les ménages produisent près de 4 millions de tonnes de déchets alimentaires par an [3], la fraction la plus importante des ordures ménagères (environ 15 %), mais une petite moitié des déchets alimentaires [4]. 47 % des déchets alimentaires ménagers sont constitués de gaspillage, c’est-à-dire de déchets constitués de produits consommables [5]. D’où l’importance de la prévention des déchets, prioritaire dans la législation européenne et française : depuis 2008, une hiérarchie de modes de traitement des biodéchets implique que la lutte contre le gaspillage prévale sur le compostage (valorisation matérielle), prioritaire sur la méthanisation (valorisation énergétique). Le service public de gestion des déchets doit également appliquer le principe de proximité, qui revient à « assurer la prévention et la gestion des déchets de manière aussi proche que possible de leur lieu de production et permet de répondre aux enjeux environnementaux tout en contribuant au développement de filières professionnelles locales et pérennes » (Code de l’environnement L. 541-1).
Ces priorités sont peu suivies d’effets dans la mise en œuvre du service. D’une part, elles ne sont pas contraignantes ; d’autre part, les budgets dédiés à la prévention dans les collectivités sont faibles. Paris consacre par exemple 6 millions d’euros à la prévention, chiffre en forte augmentation depuis 2017, mais qui ne représente qu’1 % du budget total de gestion des déchets (Ville de Paris 2025). Enfin, les principes de prévention et de proximité sont difficiles à tenir face à l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes de l’incinération [6], qui rend de plus en plus coûteuse chaque tonne incinérée. Cette taxe incite à collecter massivement les biodéchets, les modalités de traitement, la prévention à la source ou le principe de proximité devenant secondaires : il s’agit surtout d’éviter l’incinération.
La prise en charge des déchets alimentaires à rebours de la législation ?
Il existe des disparités régionales dans les modes de traitements des biodéchets [7] : l’Île-de-France et la Région Hauts-de-France développent fortement la méthanisation, d’autres régions, comme Auvergne-Rhône-Alpes ou Occitanie, s’appuient sur le compostage industriel (ORDEC 2023 ; ORDECO 2020). Mais toutes les régions promeuvent aussi le compostage de proximité. À l’échelle nationale, la figure 1 fait apparaître qu’il est le premier mode de traitement des biodéchets ménagers. Développé à l’initiative du secteur associatif depuis la fin des années 1990, soutenu par l’État à partir du milieu des années 2000 (Bailly et al. 2022), il est structuré en un réseau professionnel, le Réseau compost citoyen. Proximité, recyclage matériel : ce moyen de traitement semble répondre, dans son fonctionnement, aux enjeux de transition en matière de gestion des déchets. Ses conditions de réussite, à l’échelle des immeubles ou des quartiers, sont documentées (voir notamment Tonnelat et al. 2022).
On observe pourtant que le compostage de proximité progresse moins vite que la méthanisation (figure 1), alors même qu’elle n’est pas prioritaire. Une des explications tient au fait que le compostage de proximité n’est pas considéré comme un dispositif de traitement de déchets par les institutions : il appartient au champ de la prévention (Lehec 2019a), au même titre que les campagnes de lutte contre le gaspillage, alors même qu’il prend en charge et transforme des biodéchets. Or, les services de prévention sont non seulement moins financés, ils sont aussi moins outillés en ingénierie, puisqu’ils sont censés intervenir en amont de la production d’un déchet (Lehec 2019b ; Tonnelat et al. 2022). Le compostage de proximité ne fait donc pas l’objet d’une ingénierie dédiée qui chercherait à en optimiser le fonctionnement , ce qui engendre une méfiance des institutions à l’égard de la qualité des composts, de la pérennité des sites ou encore des quantités effectivement prises en charge. Le compostage de proximité, promu et soutenu par les institutions, est donc souvent et paradoxalement disqualifié en tant que technique de traitement, parce que ces mêmes institutions ne se donnent pas les moyens du contrôle.
(*) Il n’existe pas à notre connaissance de données nationales de croissance du compostage partagé. Cette estimation est proposée à partir des chiffres des observatoires régionaux (lorsqu’ils existent, voir notamment ORDIF 2017 ; Région Auvergne-Rhônes-Alpes 2024), en considérant que la période 2014 et 2022 a correspondu à une période de montée en puissance du compostage partagée à l’échelle nationale (MEEDE 2015 ; Lehec 2018, Tonnelat et al. 2022).
Réalisation : É. Lehec d’après Ademe 2022, p. 13 ; Ademe 2023, p. 15-19.
Le taux de progression de la méthanisation est révélateur d’une tendance nationale : la politique énergétique stimule le développement de cette filière de production de biogaz, y compris pour les biodéchets alimentaires dont le gisement est très faible relativement à d’autres flux, agricoles notamment (Barles 2017 ; Mesnil 2023 ; Dufour 2024). Il s’agit en effet d’une solution prisée par les collectivités, notamment en raison d’un soutien important de l’État depuis les années 2010, d’abord dirigé vers le secteur agricole, qui a stimulé la filière. Or, cette voie de traitement, qui a le mérite de permettre une massification rapide des flux, semble difficilement compatible avec la réduction du gaspillage et la proximité. La politique énergétique de l’État a tendance à favoriser les exploitations de grandes tailles (Cour des comptes 2025, p. 139), devenant de plus en plus extraterritoriales et exigeantes en termes de gisements pour équilibrer une recette complexe. De plus, l’État autorise l’industrie agroalimentaire et la grande distribution à ne pas séparer les biodéchets de leur emballage (article R543-226 du Code de l’environnement) ; ces derniers passent donc dans un déconditionneur avant d’être méthanisés [8], dans des cuves parfois partagées avec les biodéchets des ménages, pour leur part triés par les usagers. L’industrie agroalimentaire et la grande distribution bénéficient d’équipements pour séparer les matières organiques d’emballages, validant de facto l’existence de ces emballages, que les usagers sont pour leur part priés d’éviter.
Deux modèles de traitement se dessinent donc, dits complémentaires par les collectivités mais qui répondent à des logiques divergentes : le modèle industriel vise la massification des flux, pour réaliser des économies d’échelles, il est sectorisé ; le régime de la proximité vise la mobilisation d’acteurs diversifiés, la relocalisation du traitement, la création d’autres activités (jardinage, etc.).
Un relatif désintérêt commun pour la ressource produite et son utilisation
On relève au sein des deux modèles, quoique pour des raisons différentes, un intérêt relativement secondaire pour la ressource matérielle produite à partir des biodéchets. Fabriquer ou voir le compost se fabriquer, embellir la résidence, faire avec les autres, faire pour l’écologie sont les motivations les plus récurrentes à la pratique du compostage de proximité (Ademe 2014 ; Lehec 2019a ; Dèche 2021 ; Tonnelat et al. 2022). La récupération de compost n’est donc pas la motivation première des habitants. Or, on a vu que les services de prévention n’étaient pas outillés pour planifier et concourir à son écoulement. En zone dense, ce dernier pose parfois question, notamment à Paris où la moitié du compost produit est stockée ou donnée à des tiers faute de besoin sur site (Bouin et al. 2017). Du côté du traitement industriel, les collectivités productrices de biodéchets sont rarement celles qui exercent la compétence traitement et ne savent pas précisément où aboutissent le compost et le digestat, sous-produit issu du traitement par méthanisation [9] : la Ville de Paris commence tout juste à s’en préoccuper (Ville de Paris 2024), alors même qu’elle cherche à encourager l’installation d’agriculteurs bio autour de l’agglomération pour approvisionner ses cantines scolaires (GREC francilien 2024). En outre, si les agriculteurs réduisent le recours aux engrais industriels en utilisant le digestat, cette pratique pourrait conduire, en fonction des intrants utilisés dans les méthaniseurs, à une perturbation du cycle du carbone dans les sols (Cour des Comptes 2025, p. 244) : de plus amples investigations permettraient d’examiner où est utilisé le digestat et par quel type d’exploitations, pour évaluer s’il participe ou non à la transition des modes de production agricole.
Malgré des campagnes de sensibilisation en matière d’économie circulaire indiquant le contraire, la transformation des déchets en ressource passe au second plan. Le détournement d’une part, le processus de transformation d’autre part semblent bien constituer des fins et non des moyens pour les acteurs de la gestion des déchets : « l’ère du déchet abandonné [à partir de la fin du XIXe siècle] a laissé place à celle du déchet pour la technique » (Monsaingeon 2017, p. 85). Plus que la réutilisation de la ressource, c’est bien l’évitement de l’incinération ou de l’enfouissement qui apparaît comme l’urgence absolue pour les acteurs publics.
Vers un service de gestion des matières organiques ?
Rémi Barbier, sociologue de l’environnement, identifiait chez les acteurs de la mise en place du tri sélectif des emballages dans les années 1990 une « croyance dans les possibilités de maîtrise technique des questions d’environnement, portée par une industrie agroalimentaire et de l’emballage puissante faisant face à des pouvoirs publics dépourvus de réelle doctrine » (Barbier 2002). Si la situation est différente pour les déchets alimentaires, deux éléments semblent dans la droite ligne des choix des années 1990 : premièrement, l’absence de doctrine claire des pouvoirs publics sur les objectifs que doit servir la récupération des matières organiques une fois le tri effectué. Deuxièmement, les enseignements de la mise en place de la filière de récupération des emballages n’ont pas été tirés : prise en charge par des industries de grande échelle et fortement capitalistiques, elle ne s’est pas accompagnée d’une baisse de la production des emballages plastiques en France, en constante augmentation depuis 2006 (Perez et al. 2024). Il existe donc un risque que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et que le sentier industriel pris par de nombreuses collectivités n’incite ni à la réduction du gaspillage alimentaire, ni à la proximité, d’autant que les méthaniseurs sont connectés aux réseaux énergétiques. La reconnexion territoriale des centres urbains avec des agricultures nourricières ou urbaines (Verhaeghe 2021) semble aussi difficile, ces dernières étant encore perçues comme des exutoires, pour l’épandage du digestat ou de compost de proximité, et non comme partenaires de la gestion des matières.
Alors que la France est à mi-parcours dans le tri des biodéchets ménagers (la moitié des personnes vivant en France étant desservie par une solution de tri), il est encore temps de réinterroger la trajectoire actuelle de généralisation du tri à la source, qui pourrait porter préjudice aux objectifs fixés par la législation : réduire et recycler. Or, cette trajectoire dépend notamment de l’organisation du service public de gestion de déchets, dont la logique pourrait être renversée ; en temporisant la généralisation du tri des restes alimentaires, et donc le détournement massif des incinérateurs, pour s’interroger en premier lieu sur le traitement le plus adapté au besoin des agricultures et des centres urbains en transition. Ce dernier déterminerait alors les modalités de collecte, voire les matières à trier, afin de garantir que le tri à la source des déchets alimentaires des ménages soit au service – un moyen – de la transition socio-écologique, notamment agricole.
Cette logique du bouclage, distincte de la logique de la « collecte généralisée-évacuation-exutoire » des services de gestion des déchets, n’est pas aisée à mettre en œuvre pour les collectivités. Elle impliquerait de repenser la séparation institutionnelle entre collecte et traitement des déchets, de développer une ingénierie de la gestion de matières (déchets alimentaires et autres matières organiques ou biogènes, urines, fèces, etc.) connectée aux acteurs agricoles et urbains et de nature à prendre au sérieux l’ensemble des techniques de transformation des matières organiques : méthanisation, compostage industriel ou de proximité [10]. Autant de sujets qui impliquent des ajustements législatifs, urbanistiques et organisationnels, et de penser la gestion des déchets bien au-delà des solutions techniques ou de la sensibilisation des usagers au tri.
Bibliographie
- Ademe 2008. Enquête nationale sur la gestion domestique des déchets organiques en France, Angers : Ademe.
- Ademe 2014. Évaluation des aides de l’Ademe à la promotion de la gestion de proximité des biodéchets (dont le compostage domestique), Angers : Ademe.
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- Ademe 2023. Enquête ITOM, Le traitement des déchets ménagers et assimilés en 2022, Angers : Ademe.
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- Atelier Toumo (Alya Alexandre, Salomé Champenois, Zoé Grilhot, Eva Larive et Esther Mbanza). 2025. Étude prospective sur la gestion des matières organiques urbaines dans la métropole de Toulouse, Rapport de l’atelier professionnel de master 2 Urbanisme et Aménagement, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Livrable 1 – Contexte et enjeux.
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- Perez, J., Durand, M. et Lagarde, F. 2024. « Plastiques : des flux insaisissables, pour une ambition performative de la circularité », Flux, n° 138, p. 55-71. DOI : https://doi.org/10.3917/flux1.138.0055.
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- Ville de Paris. 2025. Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA), 2024-2030, 100 p.
Pour en savoir plus :
- GREC francilien. 2024. Orchestrer la gestion des matières organiques, rapport pour Ville de Paris.
- Atelier Toumo (A. Alexandre, S. Champenois, Z. Grilhot, E. Larive et E. Mbanza). 2025. Étude prospective sur la gestion des matières organiques urbaines dans la métropole de Toulouse.






















